Alzheimer? De notre terreur à nos défis, pouvons-nous changer la trajectoire? – Pr Philippe Amouyel

Les travaux de Philippe Amouyel concernent l’identification des déterminants et des facteurs de risque de deux grandes pathologies du vieillissement : les maladies cardiovasculaires et les maladies neurodégénératives associées au déclin des fonctions cognitives, dont la maladie d’Alzheimer. Il développe de vastes études épidémiologiques pour tenter de décoder la susceptibilité individuelle à ces maladies, en utilisant des techniques moléculaires (génomique à haut débit, transcriptomique, protéomique et bio-informatique). De telles études nécessitent la constitution de vastes collections d’échantillons et bénéficient des progrès actuels des techniques de séquençage. Il est ainsi possible, à partir d’une analyse systématique de la séquence du génome humain, de comparer l’ADN de malades à celui de témoins non malade et, à partir des différences observées, en déduire les gènes impliqués dans la maladie, ainsi que les anomalies responsables. Ces travaux sont importants pour comprendre de telles affections complexes et pour identifier des protéines qui pourront constituer à terme, pour certaines d’entre elles, les cibles de nouveaux traitements. Ces recherches permettent également de mieux comprendre pourquoi certaines personnes présentent plus souvent que d’autres des maladies chroniques.
Philippe Amouyel a dirigé de 2002 à 2011 l’Institut Pasteur de Lille, fondation reconnue d’utilité publique qui s’intéresse à l’amélioration de la santé de l’Homme et de son environnement. Fin 2007, il a participé à la préparation du rapport national sur la maladie d’Alzheimer et les affections apparentées. Après la publication du Plan Alzheimer national en février 2008, il a été nommé directeur de la Fondation de coopération scientifique sur la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées, en charge de la coordination et du soutien au niveau national de la recherche sur ces affections. Il préside la programmation conjointe européenne de recherche sur les maladies neurodégénératives, qui regroupe aujourd’hui 27 pays, tous mobilisés activement contre la lutte contre ce fléau essentiellement associé au vieillissement.